Zéro watt pour la pub
Pourquoi cette campagne ?
L'objectif du collectif est d'aboutir à une interdiction totale de la publicité lumineuse dans le Code de l'environnement , avec une étape intermédiaire visant à la limiter drastiquement dans les règlements locaux de publicité.
Que proposons-nous ?
- Des actions communes (par exemple via des pétitions, courriers en direction d'élu·es nationaux·ales ou locaux·ales...).
- Des actions spécifiques à chaque association / organisation en fonction de ses moyens, de ses centres d'intérêts, de ses modes d'engagement.
- Des actions de sensibilisation du grand public aux nuisances générées par la publicité lumineuse, permettant à chacun·e d'agir individuellement (signature de pétitions, pose d'autocollants), voire de rejoindre une des associations / organisations pour participer à des actions collectives (recouvrement ou extinction de panneaux lumineux par exemple).
Huit raisons pour interdire la publicité lumineuse
1 Atteinte majeure aux paysages
L'impact sur le paysage n'est plus à démontrer. Les publicités lumineuses modifient radicalement les paysages nocturnes. Les écrans numériques ont un effet décuplé par la possibilité d'y ajouter des images animées.
Ces publicités créent une gêne visuelle et obligent les passant·es à évoluer dans un espace pollué. Elles engendrent une banalisation et standardisation des espaces publics, parfois réduits en centres commerciaux à ciel ouvert.
Au contraire, l'absence de publicité lumineuse contribue à la beauté de notre cadre de vie et éventuellement à son attractivité touristique.
2 Gaspillage énergétique incompatible avec l'exigence de sobriété et de réduction de l'empreinte carbone
Un panneau numérique de 2 m² consomme environ 2 000 kWh par an. Sur l'ensemble de son cycle de vie, les émissions de gaz à effet de serre s'élèvent à 2,5 tonnes en équivalent CO2.
Le Réseau de transport d'électricité (RTE) qualifie la consommation d'énergie des écrans publicitaires de « superflue ».
RTE, tout comme l'Union française de l'électricité (UFE), estime que la disparition des publicités lumineuses, outre les économies d'énergie, aurait un « effet d'entraînement » pour favoriser la sobriété et jouerait un rôle dans l'imaginaire collectif, dans une logique d'exemplarité.
Les afficheurs se sont engagés à réduire la consommation énergétique des panneaux lumineux, essentiellement par l'utilisation de LED. Cette hypothétique réduction sera anéantie par l'effet rebond (augmentation du nombre de panneaux « permise » par les économies d'énergie créées). De plus, ces dispositifs fabriqués le plus souvent en Chine le sont avec une électricité fortement carbonée et nécessitent l'extraction de terres rares et de métaux qui se raréfient.
3 Atteintes à la biodiversité
La pollution lumineuse perturbe le comportement des animaux ainsi que leurs fonctions physiologiques et métaboliques (perturbation des déplacements, des cycles de reproduction et de développement, des relations proies/prédateurs etc.).
Par exemple, la pollution lumineuse perturbe les oiseaux migrateurs nocturnes, les déviant de leurs trajectoires et menaçant ainsi leur reproduction ou leur survie. La pollution lumineuse contribue par ailleurs au déclin massif des populations d'insectes, en provoquant une surprédation ou une mort par épuisement ou brûlure.
La publicité lumineuse, par ses éclairages horizontaux, concourt grandement à ces effets néfastes.
4 Un impact environnemental nié par les afficheurs
Les afficheurs « oublient » de prendre en compte la phase de fabrication des panneaux numériques. Or l'ADEME souligne que 40 % de l'empreinte carbone d'un panneau est lié à sa fabrication. De plus, un panneau de 2 m² pesant 200 kg nécessite 8 tonnes de matériaux, participant à la destruction de ressources limitées.
5 Danger pour la santé
Les panneaux lumineux captent davantage l'attention que les non-lumineux. Les numériques avec images animées sont encore plus délétères en captant systématiquement l'attention des passant·es, le caractère répétitif et invasif de ces dispositifs pouvant aller jusqu'à porter atteinte à leur intégrité psychologique.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a alerté sur les effets nocifs des LED pour la santé, surtout pour les enfants.
De plus, l'exposition précoce aux écrans peut influencer le développement des enfants (troubles du langage, du sommeil, de l'attention).
Comment sensibiliser les parents à ces dangers alors que des publicités lumineuses sollicitent en permanence l'attention de leurs enfants dans l'espace public ?
6 Dangers pour la sécurité routière
Si aucune étude précise ne documente le lien entre panneaux lumineux et accidents de la route, il faut cependant noter une modification de la conduite des automobilistes face aux panneaux lumineux, le plus souvent implantés près de carrefours, entraînant un temps de réaction plus long, une moindre attention portée à la signalisation routière ou un détournement du regard plus ou moins long vers le dispositif lumineux, surtout s'il est animé.
7 Matraquage publicitaire non consenti, atteinte aux libertés fondamentales
La publicité extérieure est la seule forme de publicité à laquelle personne ne peut échapper, contrairement à la publicité véhiculée par les médias (radio, TV, internet) ou déposée dans la boîte aux lettres, qui doit faire l'objet d'un consentement ou donne la possibilité d'être refusée.
Lorsqu'elle est lumineuse, qu'elle soit installée dans l'espace public ou visible de celui-ci, il est impossible d'éviter la captation de l'attention car elle utilise des mécanismes conçus dans ce but.
Les panneaux lumineux représentent donc une forme d'invasion – voire de matraquage – publicitaire qui n'a fait l'objet d'aucun consentement. Enfin, les nouveaux dispositifs (publicités ciblées utilisant des caméras augmentées) présentent à terme un danger pour les libertés publiques.
8 Une demande citoyenne
Un sondage BVA de décembre 2022 montre que :
- 83 % des Français·es sont favorables à l'extinction des vitrines dès la fermeture des commerces ;
- 85 % souhaitent une réduction du nombre de panneaux publicitaires numériques dans l'espace public ;
- 54 % sont favorables à une interdiction de ces écrans.